Expo La Vilaine – MDA Rennes

La Vilaine expose à la Maison des Associations de Rennes jusqu’au 10 février! Nouvelle itération de notre exposition décidement itinérante? Non, les contenus sont à chaque fois renouvelés! Cette fois-ci, vous pourrez voir une galerie d’autoportraits de quelques auteurs ainsi que divers dessins imprimés et originaux, tout çà sous la surveillance attentive de notre mascotte de papier Ragondix.

Outre ma bobine, vous pourrez aussi voir une petite animation pseudo-WIP de ma contribution au dernier numéro de la revue (du moins en théorie, car le diaporama ne fonctionnait pas lors de ma visite de l’exposition). Bonne visite!

QDB 2023

Je serai présent ce week-end au festival Quai des Bulles à St Malo, pour une séance de dédicaces le dimanche de 10h à 11h sur le stand de La Vilaine. il se peut aussi que je passe sur le stand des éditions Polystyrène. Pour le reste et m’y retrouver le samedi (sous réserves) et le dimanche, contactez-moi directement par mail.

Proteus n°20

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution du numéro 20 de la revue Proteus – Cahiers des théories de l’art, intitulé « L’ère numérique du style », codirigé avec Athina Masoura. Nous en corédigeons logiquement l’édito et l’introduction (« Le style à l’épreuve des pratiques numériques »).

Le numéro est consultable à l’adresse suivante : http://www.revue-proteus.com/parus.html#20

Vous pouvez accéder aux articles individuellement en cliquant sur leurs titres, ou télécharger l’ensemble du dossier à l’aide du lien suivant : http://www.revue-proteus.com/Proteus20.pdf

Sommaire

L’ère numérique du style
– Le style à l’épreuve des pratiques numériques – Introduction au dossier, Athina MASOURA (université Toulouse Jean Jaurès — LARA-SEPPIA ) et Anthony RAGEUL (université Toulouse Jean Jaurès — LARA-SEPPIA)
Ut pictura pixelus, ut pixelus pictura ? – Le style à l’épreuve de la matière, Chloé PERSILLET (université Paul Valéry Montpellier 3 — ED 58 – RIRRA 21)
– Les technologies numériques au cœur du processus créatif – L’émergence d’un hyperstyle, Christophe PIQUE (université de Rouen — Métiers du Multimédia et de l’Internet)
– Poésie sur réseaux sociaux : un nouveau style populaire ? – L’exemple d’Elvira Sastre, Lucie LAVERGNE (université de Clermont-Ferrand — CeLiS)
– Arthur Jafa : défier les notions de style et d’auteur dans une œuvre numérique, Adrian FIX (King’s College — Film Studies)
– Marque de style, trace de présence – Jeu vidéo, du produit à l’œuvre, Thierry SERDANE (université Paul Valéry Montpellier 3 — RIRRA 21)
– De l’Inattribuable dans l’Art ? – Du droit à l’IA : «Ceci est de toi.», Morgan MORCEL (université Nice Côte d’Azur — CRHI)
– Que peuvent les machines nous apprendre du style ?, Pia BALTAZAR (Société des Arts Technologiques, Montréal, QC) et Kıvanç TATAR (Chalmers University,Goteborg, SE)
Hors thème
– De la perception à l’action – L’expérience esthétique et phénoménologique des paysages nordiquescomme conscience existentielle, Alexandre MELAY (université de Lyon / Aix-Marseille Université — LESA)

La Vilaine n°5

La Vilaine n°5 vient de sortir! Sous la délicate couverture de Claire Malary, 194 pages dessinées en bande, dans des rubriques entièrement repensées. J’y contribue avec un récit en 4 pages intitulé Vestiges.

La revue coûte 20 euros (+5 euros pour l’édition collector avec couverture alternative), et vous pourrez vous la procurer entre autres lors des divers événements qui vont ponctuer les trois prochains mois. Ca commence samedi, avec un lancement officiel au Pavillon de la Courrouze à Rennes à partir de 15h, avec des dédicaces, un concert, de la bière… L’événement marque aussi le début d’une résidence d’un mois dans le lieu. Dimanche, nous serons présents au festival Pré en Bulles à Bédée (35), à partir de 10h.

IA et BD

Reproduction d’une réaction à chaud sur les réseaux sociaux après avoir rattrapé le retard de l’actualité en matière de bandes dessinées et intelligence artificielle. (Attention: je remets les pieds dans les polémiques de la fin des années 2000 à propos de la bande dessinée numérique, alors forcément, ça m’agace un peu…)

Aujourd’hui, dans le cadre de mes travaux de recherche, je rattrape un peu mon retard sur l’actualité et me renseigne sur les bandes dessinées créées au moyen d’IA génératives… et sur les réactions que ça suscite. Ca me renvoie beaucoup à l’époque où j’ai commencé à « prêcher » publiquement pour la bande dessinée numérique et que certains rejetaient violemment l’idée même d’une telle bande dessinée.

Je fais allusion plus particulièrement aux levées de boucliers (voire brandissement d’épées!) face à l’annonce de la publication de Mathis et la forêt des possibles (Jiri Benovsky) et de initial_A (Thierry Murat), jusqu’à la rupture du contrat par l’éditeur pour le second, sous les pressions. Bien sûr que les IA posent tout un tas questions éthiques, juridiques, artistiques, politiques, etc., auxquelles il faudra répondre. Bien sûr, à terme, je pense que le tout-venant du travail de conception graphique et de création leur sera confié. Mais face à la crainte de voir les éditeurs « évincer » les auteurs (c’est la Ligue des Auteurs qui parle d’« éviction »), je ne comprends pas du tout la réaction au mieux attentiste, au pire technophobe, de mes camarades…

On ne peut pas attendre que le législateur ait légiféré. On ne peut pas attendre que les éditeurs aient réellement remplacé les dessinateurs. C’est bel et bien aux artistes, aux auteurs, de s’emparer des outils de l’IA avant que les éditeurs ne le fasse en les remplaçant. C’est aux artistes qu’il appartient de ne pas laisser l’IA leur échapper. Elle doit devenir un de leurs outils pour ne pas devenir leur fossoyeur. (Sans compter que la bande dessinée s’illustre une fois de plus par son retard considérable sur les pratiques artistiques contemporaines…) Murat et Benobsky ouvrent la voie, chacun à leur façon. Encore aurait-il fallu entendre leurs propos pour comprendre que cette démarche était justement exploratoire, expérimentale, et finalement artistique. (Je ne parle là que de leurs intentions et démarches, je ne préjuge pas de la qualité de leurs livres que je n’ai pas vus.)

Vers 2010, je disais à qui voulait l’entendre (et ils n’étaient pas nombreux) que c’était aux auteurs de s’emparer du numérique avant que les éditeurs n’encapsulent salement toutes les bandes dessinées dans des « 48CC numérique », tels que je qualifiais alors les formats de lecture. Ca ne m’amuse guère aujourd’hui de redire la même chose à propose des IA… Je ne suis pas technophile, tout mon travail de recherche-création en témoigne depuis quinze ans. Je ne dis pas qu’il faut tous se mettre benoîtement à « prompter » toute la journée. Ce que j’essaie de dire, c’est que les artistes sont les mieux placés pour s’approprier ces outils et les tordre à leur manière, pour (re)devenir maîtres du jeu et donc indispensables à l’économie de la création.

Pour conclure, je propose de lire cette interview de Thierry Murat, qui explique bien sa démarche et décrit bien son processus de création.

Romuald et le tortionnaire indisponible

Après Aldwin et Caboche, Les limbes et Prise de tête, c’est au tour de Romuald et le tortionnaire d’être victime de l’obsolescence numérique et d’être provisoirement indisponible. La revue en ligne bleuOrange qui l’avait commandé et qui l’hébergeait a été dissoute et n’est plus maintenue à jour. De plus, il semblerait qu’il y ait aussi un souci d’obsolescence technique avec une méthode javascript qui ne serait plus lue par les navigateurs ou plus dans les mêmes conditions.

Vers une disparition des interfaces graphiques?

« Vers une disparition des interfaces graphiques? La bande dessinée numérique au prisme du webdesign. » Tel est le titre de mon dernier article scientifique, en ligne depuis une semaine au sein de la thématique « Ce que le numérique fait à la bande dessinée » co-dirigée par Gaelle Kovaliv et Olivier Stucky, de la revue Comicalités. Pour lire, cliquer directement sur le lien ci-dessus. Résumé:

Ce texte a pour point de départ une intuition affectant ma pratique artistique d’auteur de bande dessinée numérique : on assisterait concomitamment à une désaffection progressive des écrans d’ordinateurs par le public au profit des écrans des smartphones et à un appauvrissement progressif du design des interfaces graphiques. Le texte questionne d’abord cette intuition. Est-ce que l’hypothèse d’un appauvrissement ou d’une disparition des interfaces graphiques se vérifie ? En quittant provisoirement le champ de la bande dessinée numérique, le texte ébauche les contours d’un contexte historique et esthétique plus large dans lequel il paraît aujourd’hui nécessaire de la situer : celui du webdesign. L’analyse comparée d’un corpus de sites web dits créatifs et de bandes dessinées numériques, chapeautée par les notions d’énonciation éditoriale, d’architexte et de récit-interface, conduit à préférer parler d’inapparence et d’effacement des interfaces graphiques. Cette analyse permet aussi de retracer une histoire commune de la bande dessinée numérique et du webdesign dans laquelle des résonances plastiques se jouent entre les deux champs. Le texte fait alors l’hypothèse que tabularité de la bande dessinée, modularité des interfaces graphiques et régime multimédia sont intrinsèquement liés, s’ajustent les uns en fonction des autres, et qu’ils deviendraient caducs avec l’usage de technologies émergentes comme la réalité virtuelle.