Figures indépendantes de la bande dessinée mondiale : tirer un trait/tisser des liens

J’interviens vendredi 18 dans le colloque  Figures indépendantes de la bande dessinée mondiale : tirer un trait/tisser des liens, organisé par le groupe de recherche ACME, à l’université de Liège. Ce colloque se déroule du 16 au 18 novembre.

Programme complet ici. 
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Résumé de mon intervention:

Comment l’appropriation des technologies par les auteurs peut-elle caractériser une bande dessinée numérique « alternative »?

Qu’est-ce qu’être « mainstream » ou être « alternatif » quand on fait de la bande dessinée numérique?

Il semblerait que ça ne soit pas une question de format. La production numérique actuelle consiste quasi exclusivement en la reprise au format numérique des catalogues papier des éditeurs, tous types de structures confondus, excluant la création originale. Elle réussit le tour de force de faire entrer toutes les oeuvres dans les mêmes diaporamas ou players standardisés, que nous appelons le « 48CC numérique ». Il semblerait que ça ne soit pas plus une question de genre ou de style : bien que certains dominent1, tous sont représentés, aussi bien dans la production destinée aux players standards que dans les blogs-bd ou galeries de planches en ligne. C’est peut-être une question de modèle économique et de diffusion : 8Comics, ou encore Thomas Cadène, à travers le blog Les autres gens, proposent des formes de diffusion « alternatives » au double-modèle dominant, celui de la vente d’applications (les players) d’un côté et celui du blog gratuit de l’autre. Cependant les récits proposés relèvent souvent des canons traditionnels.

Il reste néanmoins une autre piste que nous aimerions explorer. Le point commun à l’ensemble de la production est d’être conçue pour le papier et mal adaptée au support numérique ; soit qu’il s’agisse de versions numériques d’oeuvres papier (qui ne sont pas de réelles adaptations), soit que la mise en ligne soit envisagée comme une prépublication avant impression (ou comme moyen de diffusion amateure). Aussi, nous émettons l’hypothèse suivante, qu’il nous appartiendra de valider ou invalider : dans ce cadre, être « alternatif » serait prendre en compte les technologies numériques en tant que matériau de la création à part entière, se les approprier, les expérimenter. Serait « alternative » l’oeuvre qui non seulement s’adapterait au support numérique, mais encore ne pourrait pas fonctionner hors de celui-ci.

Voici donc la question que nous poserons : comment l’appropriation des technologies par les auteurs peut-elle caractériser une bande dessinée numérique « alternative »?

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